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Mircea Cărtărescu

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Mircea Cărtărescu
Mircea Cărtărescu en 2024
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Faculté des lettres de l'université de Bucarest (d) (doctorat) (jusqu'en )
Cantemir Vodă National College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Ioana Nicolaie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Directeur de thèse
Paul Cornea (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Influencé par
Distinctions
Liste détaillée
Prix Vilenica (en) ()
Leipziger Buchpreis zur Europäischen Verständigung ()
Prix de l'État autrichien pour la littérature européenne ()
Prix Thomas-Mann (en) ()
Premio FIL de Literatura en Lenguas Romances (en) ()
Ordre d'honneur (en) ()
Commandeur de l'ordre national du Service fidèle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Solénoïde

La trilogie « Orbitor »

Mircea Cărtărescu, né le à Bucarest, est un écrivain et poète roumain.

Ayant grandi pendant le régime communiste de Roumanie, devenu critique et théoricien littéraire, il est un éminent représentant de la génération des années 1980[1].

Mircea Cărtărescu naît le à Bucarest. Il va à l'école primaire de 1963 à 1971, puis il continue ses études au lycée Dimitrie Cantemir toujours dans sa ville natale. De 1976 à 1980, il étudie à la faculté des langue et littérature roumaines de l'Université de Bucarest[2],[3]. En 1980, il soutient son mémoire de licence sur l'imaginaire dans la poésie posthume de Mihai Eminescu, qui se transforma en un volume de poésie, Visul himeric [Le Rêve chimérique] réédité en 2011. Il obtient son doctorat en littérature roumaine en 1999, avec une thèse sur Le postmodernisme roumain, sous la direction du professeur Paul Cornea. Sa thèse de six cents pages est publiée la même année, par la maison d'édition Humanitas.

À la fin de ses études, entre 1980 et 1989, il est également professeur de langue et littérature roumaines, puis il occupe des fonctions administratives à l'Union des écrivains de Roumanie et de rédacteur au magazine Caiete Critice (Feuilles critiques).

En 2004, il devient professeur des universités à la Faculté des lettres de l’université de Bucarest, spécialité Histoire de la littérature roumaine. Il vit en partie à Bucarest et en partie en Allemagne, où il enseigne à l'université de Stuttgart. Il est aussi collaborateur régulier de la presse écrite roumaine et, en critique littéraire actif, il contribue de façon significative au débat sur le renouveau de la littérature roumaine[4].

Œuvre littéraire

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Il débute en 1978, en publiant des poésies dans le magazine România Literară. Cărtărescu est initialement un poète, mais c'est par ses romans qu'il se fait connaître du grand public. Bucarest est omniprésente dans son œuvre[5], au point d'en devenir un personnage à part entière. Dans un entretien accordé au journaliste Mirel Bran, l'écrivain déclare : « Pour moi, Bucarest ressemble à un boyard des Balkans par son mélange de générosité, de tendresse et d'hystérie. Après notre histoire d'amour, aujourd'hui je suis déçu. Entre moi et Bucarest souffle un vent froid »[6].

Son livre Pourquoi nous aimons les femmes lui apporte le succès. Il déclare alors que cela n'est plus un livre et qu'il a rejoint le domaine de la fantasmagorie sociale.

Orbitor est un roman en trois parties, Orbitor, L'Œil en feu, l'Aile tatouée[7], qui constitue une des œuvres majeures de Mircea Cărtărescu. Thomas Pynchon, auteur que Mircea Cărtărescu connaît bien, aurait inspiré ce travail littéraire sous le signe du « laxisme désordonné, exaspérant », selon les termes employés par le Roumain dans son Journal[8].

On peut résumer l’univers de Mircea Cărtărescu en ces termes : « émergeant des abîmes de l’inconscient, souvenirs d’enfance, rêves érotiques et visions cosmiques sont pour le poète autant d’instruments d’investigation destinés à forcer les limites de la connaissance rationnelle et à initier le moi aux secrets du monde »[9]. L'écrivain Gheorghe Crăciun considère[10] que « [...] chez Mircea Cărtărescu la nouveauté dans le regard est une évidence. Le corps est représenté comme une machinerie vivante, mécanique qui produit des hallucinations et des fantasmes, qui s’érige souvent en présence tutélaire de toutes les visions possibles des objets, des entités matérielles, des actes imaginaires, etc. ».

En 2007, paraît en France le roman graphique en noir et blanc Travesti, d'Edmond Baudoin, d'après l'œuvre éponyme de Mircea Cărtărescu[11].

En 2019, son roman Solénoïde est traduit en français, un succès dans la presse française[12], il obtient le prix Millepages de littérature étrangère[13].

Bibliographie

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Selon la liste établie par la maison d'édition Humanitas, considérée comme « le Gallimard roumain »[14].

  • Faruri, vitrine, fotografii...[Feux, vitrines, photographies], 1980
  • Poeme de amor [Poèmes d'amour], 1983
  • Totul [Tout], 1985
  • Visul (Le Rêve), 1989
  • Levantul (Le Levant), 1990
  • Visul chimeric [Le Rêve chimérique], 1991
  • Nostalgia [La Nostalgie], 1993
  • Dragostea. Poeme (1984-1987) [L'Amour, poèmes], 1994
  • Travesti, 1994
  • Orbitor. Aripa stângă (Orbitor), 1996
  • Postmodernismul românesc [Le postmodernisme roumain], 1999
  • Jurnal I, 1990-1996 [Journal I, 1990-1996], 2001
  • Orbitor. Corpul (L'Œil en feu), 2002
  • Enciclopedia zmeilor (L'Encyclopédie des Zmeï)[15], 2002
  • Pururi tânăr, înfășurat în pixeli [Éternellement jeune, enveloppé de pixels], 2003
  • Plurivers, volumes I et II, [Polystiches], anthologie avec une postface de Paul Cernat, 2003
  • 50 de sonete de Mircea Cărtărescu cu cincizeci de desene de Tudor Jebeleanu [50 sonnets avec 50 dessins de Tudor Jebeleanu], 2003
  • De ce iubim femeile (Pourquoi nous aimons les femmes), 2004
  • Jurnal II, 1997-2003 [Journal II, 1997-2003], 2005
  • Baroane! [Baron !], 2005
  • Traduction en roumain de 32 poèmes de Leonard Cohen in Mircea Mihăieș, Viața, patimile și cântecele lui Leonard Cohen [La Vie, les passions et les chansons de Léonard Cohen], 2005.
  • Orbitor. Aripa dreaptă (L'Aile tatouée), 2007
  • Dublu album [Double album], 2009
  • Nimic. Poeme (1988-1992) [Rien. Poèmes], 2010
  • Frumoasele străine (Les Belles Étrangères), 2010
  • Zen. Jurnal 2004-2010 [Zen, journal 2004-2010], 2011
  • Ochiul căprui al dragostei noastre [L'Œil brun de notre amour], 2012
  • Fata de la marginea vieții, povestiri alese [La Fille au bord de la vie, contes choisis], 2014
  • Poezia [La Poésie], 2015
  • Solenoid [Solénoïde], 2015
  • Peisaj după isterie, [Paysage d'après l'hystérie], recueil d'articles parus entre 2007 et 2017, Bucarest, 2017
  • Theodoros, 2022

Traductions en français

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Par deux fois, l'Union des écrivains roumains l'a proposé officiellement pour le Prix Nobel de littérature.

Controverse

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Mircea Cărtărescu a été accusé de plagiat par le journaliste Victor Roncea[23]pour l'utilisation d'un passage de Tristram Shandy de Laurence Sterne. La même accusation a été faite par Virgile Diaconu dans le magazine Actualitatea literară [l'Actualité littéraire], [24] et par Theodor Codreanu [25].

Mircea Cărtărescu s'est défendu[26], en indiquant qu'il s'agit clairement d'une allusion littéraire.

Notes et références

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  1. Center for the Study of Europe, le 2 novembre 2013, European Voices: A Reading and Conversation with Romanian Author Mircea Cărtărescu
  2. Romania on line, Mircea Cartarescu, University Lecturer, Writer, Essayist and Literary Critic, Sa vie, son œuvre
  3. The Columbia Guide to Literatures of Eastern Europe Since 1945, Harold B. Segel, Columbia University Press, New York, 2003, p. 103-104, Cârtàrescu, Mircea
  4. Mircea Cărtărescu, Samuel Fischer, Gastprofessur für Literatur, Guests of Honour, Mircea Cărtărescu ed.
  5. Dominique Fernandez, Rhapsodie roumaine, avec photographies de Ferrante Ferranti, Bernard Grasset, Paris, 1998, p. 157
  6. Mirel Bran, Bucarest, le dégel (avec des photos de Franck Hamel), éditions Autrement, Paris, 2006, p. 139
  7. « Mircea Cărtărescu », sur lefigaro.fr (consulté le )
  8. Orbitor Mircea Cărtărescu, Denis Wetterwald, in L'Atelier du roman no 64, Flammarion, 2010, p. 54
  9. Andreia Roman / Cécile Folschweiler, Literatura Româna Littérature roumaine Tome IV Depuis 1945, p. 347, Paris, Non Lieu, 2013, (ISBN 978-2-35270-152-1).
  10. Multi contemporani sunt oameni ai secolului XIX, 16 decembrie 2002, Gheorghe Crăciun, Revista 22, entretien avec Marius Chivu
  11. Edmond Baudoin et Mircea Cărtărescu, « Travesti », sur Library Catalog - www.sudoc.abes.fr, l'Association (consulté le )
  12. « « Solénoïde » : le paysage intérieur de Mircea Cartarescu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Millepages dévoile ses prix 2019 », sur www.livreshebdo.fr (consulté le )
  14. Mirel Bran, « Des écrivains roumains boycottent le Salon du livre », Le Monde,‎ .
  15. (ro) Mircea Cărtărescu et Tudor Banus, « Enciclopedia zmeilor », sur Library Catalog - www.sudoc.abes.fr, Humanitas, (consulté le )
  16. « Note de lecture : « L’aile tatouée », sur Charybde 27 : le Blog, (consulté le ).
  17. Florent Georgesco, « « Solénoïde » : le paysage intérieur de Mircea Cartarescu », sur lemonde.fr, (consulté le )
  18. Le Temps, « Mircea Cartarescu: «J’ai écrit ce livre comme une déclaration d’amour universel» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Didier Jacob, « « Solénoïde », le monument de Mircea Cărtărescu », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  20. Florent Georgesco, « « Théodoros », de Mircea Cartarescu : et Dieu rit devant l’innocence et la cruauté humaines », sur lemonde.fr, (consulté le )
  21. (ro) « Mircea Cărtărescu – laureat al Premiului de stat al Austriei pentru literatură europeană pe 2015 », sur Observator Cultural (consulté le )
  22. (en) « 2016 Winner », sur Festival degli Scrittori - Premio Gregor von Rezzori (consulté le )
  23. Oglinda literară, nr. 161, mai 2015, pag. 10850
  24. [1]
  25. Convorbiri literare du 23 décembre 2013
  26. România Literară (La Roumanie littéraire) du 12 février 1981

Articles connexes

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Liens externes

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